Etape 10 – Rateče -> Lacs de Fusine – km 217

Jeudi 15 août 2024

Distance7 km
D+ / D-177m / 83m
Heure de départ et d’arrivée18h00 – 20h00
MétéoBeau – canicule, 32 °C

Mini-étape pour la reprise en 2024, avant tout pour des raisons de planification et de disponibilité des moyens de transport. Partis de Brno le matin nous arrivons en train à Tarvisio aux alentours de 17 heures.

Mais pas question pour autant de remettre le départ au lendemain. Cette année Zuzana m’accompagne pour les 2-3 premiers jours, et soucieux de lui offrir un itinéraire intéressant pour ce court passage, j’ai déjà réservé le lit en refuge d’altitude pour le jour suivant. Celui-ci se trouvant tout de même assez loin, le plan est de s’en rapprocher un peu ce soir.

Le premier objectif est donc de rejoindre le point de départ, ayant à cœur de repartir de l’exact endroit ou j’ai terminé l’année précédente, toujours avec l’idée de réaliser une traversée à pieds intégrale. Cela paraîtra peut-être bien futile un jour car je ne suis bien certain de ce qui m’attend par la suite, mais tant que c’est possible je m’y tiens… Malheureusement nous sommes le 15 août, et parcourir les 10km pour revenir jusqu’à la frontière italo-slovène se révèle plus compliqué que prévu. Les bus ne circulent pas aujourd’hui, et lorsque je tente d’appeler le numéro d’un taxi trouvé sur place, je me fais rembarrer sans ménagement. Je regrette de plus en plus de ne pas avoir fait un effort supplémentaire l’année dernière pour parcourir cette section. La canicule m’avait achevé et j’avais opté pour le stop pour atteindre la gare. Comme je suis buté, c’est la même solution qui nous attend cette année…

En route pour l’autostop

Nous nous éloignons donc de la gare située en cul-de-sac pour trouver un endroit où arrêter des voitures. Comme d’habitude, après avoir été snobés par une vingtaine de gros SUV à moitié vides, ce sont 3 jeunes qui nous recueillent à bord d’une petite voiture à l’arrière de laquelle on se casera tant bien que mal. Ils se rendent aux lacs de Fusine, près desquels ils pensent dormir ce soir sans trop savoir où ni comment, ce qui est aussi notre cas puisqu’on avait prévu d’y poser la tente. Le chauffeur nous avertit alors que non seulement le camping sauvage, mais également le bivouac (c’est à dire planter la tente à la tombée de la nuit pour repartir aux aurores) sont formellement interdits dans la région, sous peine de grosse amende. Et qu’en plus il y a des ours dans le coin. Ce n’est pas pour moi une nouvelle car je l’avais déjà lu avant de partir (et avait prévu qu’on s’écarterait un peu des lacs), mais qu’on nous rappelle justement ces points spécifiques n’invite pas spécialement à l’optimisme.

Bref ils nous déposent à l’entrée de la route des lacs, à 5km de la frontière. Têtu, je tiens toujours à la rejoindre. Après quelques minutes on parvient à arrêter une seconde voiture, une mère de famille slovène avec ses filles ados, et qui retournent à la maison à Ljubljana après une excursion à la journée. Lui racontant mon projet, elle commence alors à narrer avec fierté la beauté des montagnes slovènes et les découvertes qui m’attendent. Je n’ose doucher son enthousiasme en précisant que j’ai déjà fait cette section l’an passé, et qu’en réalité nous sommes en train de faire la chose incongrue de partir en voiture vers l’est, pour ensuite revenir sur nos pas, vers l’ouest.

Vers 18h enfin, nous sommes déposés à la frontière et pouvons nous mettre en route. Le chemin suit d’abord une large vallée, traversant fermes et pâturages sous les sommets du massif du Mangart, avant d’obliquer à gauche en suivant la route (fréquentée) des lacs. Prenant la variante qui longe le déversoir par la droite, nous nous retrouvons obligés de longer la rive nord du lac inférieur, le pont permettant de rejoindre la route menant au lac supérieur ayant été emporté par une crue récente. Tant pis, nous l’avons déjà visité il y a quelques années et de toutes façons l’heure avance…

En guise de consolation, nous nous accordons tout de même une courte pause à la terrasse panoramique d’un petit bistrot posé sur la rive, pour une première bière et séance photo de notre parcours.

Lago di Fusine inferiore

Nous repartons assez vite, peu après 19h, n’ayant plus qu’une heure de jour devant nous. Nous croisons plus loin sur la berge les jeunes italiens qui nous ont pris en stop plus tôt, puis après quelques centaines de mètres le chemin rejoint une piste forestière. Nous tâchons de nous éloigner suffisamment de la zone des lacs, puis nous mettons à la recherche d’un lieu discret pour monter la tente. Après avoir hésité devant une jolie prairie à 200 mètres du chemin, nous sacrifions le confort à l’assurance de ne pas récolter une amende salée : entre ours et garde forestier le choix est fait. Ainsi, sous les attaques incessantes des moustiques qui remettront l’observation des étoiles à un autre jour, nous finissons par monter la tente en pleine forêt, dans la pénombre et à l’abri certain des regards.

Nous ne dormirons pas ici..

Mais là